0- Pourquoi peindre a tempera ?

Le dessin peut procurer beaucoup de plaisir, mais j'y préfère la joie de jouer avec les couleurs : les contrastes qu'elles créent entre elles, les unes à coté des autres, les unes sur les autres...
C'est pour cela que je peins.


Après avoir cessé de peindre à l'huile (la térébenthine me faisant mal à la tête et me provocant des nausées) et alors que j'utilisais essentiellement l'acrylique, technique dans laquelle je me sentais un peu à l'étroit, j'ai découvert la peinture a tempera.
J'ai suivi les cours du soir à l'I.A.V. d'Orléans de 2004 à 2006.

 

Peintures acryliques sur papier Bristol blanc
Peintures acryliques sur papier Bristol blanc.


Tout d'abord, le changement radical de mise en œuvre m'a un peu déroutée : mon premier glacis "en flaque" m'a surprise et déçue.
Et puis, au fur et à mesure que je passais les couches les unes sur les autres, j'ai vu apparaître une peinture lumineuse, fraîche, vivante, haute en couleurs.


La tempera m'avait ensorcelée...

 
Avec ce support merveilleux -qu'est le panneau de bois enduit de gesso traditionnel (blanc de Meudon et colle de peau), aussi doux que l'ivoire- laissant glisser le pinceau et révélant à son plus bel éclat la couleur que l'on y dépose.
J'ai ainsi découvert une technique où les couleurs sont puissantes, transparentes à souhait ou opaques, plus riche que l'acrylique pour le résultat souhaité.

 

La peinture a tempera sur bois par étapes. Feuille d'or pour le cadre.
La peinture a tempera sur bois par étapes. Feuille d'or pour le cadre.


Comme l'on passe les couleurs pures (pigments mélangés au liant à l’œuf) les unes par dessus les autres, elles ne se tuent pas entre elles, contrairement aux couleurs sortant du tube (contenant plus ou moins de charge) que l'on mélange encore afin d'obtenir une couleur que l'on passe en une seule couche.
Fabriquer ses couleurs avec les pigments purs, c'est irremplaçable.
De plus, comme l'on travaille surtout avec des glacis, la lumière pénètre à travers les couches de couleurs.


Je n'avais encore jamais vu une peinture aussi sensible à la lumière !

Selon la lumière ambiante, le tableau n'est jamais tout à fait le même...

 

C'est aussi la peinture la plus naturelle et durable que je connaisse.

 

Je peins a tempera aussi sur d'autres supports :

Le medium (bois compressé) enduit de gesso acrylique :

Plus rapide à mettre en œuvre que le bois, mais un peu moins lumineux.

 

Tempera sur medium (bois compressé)
Tempera sur medium (bois compressé).

 

Le plâtre : 

Ce support est le plus compliqué à mettre en œuvre, alors que la mise en peinture est beaucoup plus facile que sur le bois parce qu'il absorbe un peu la peinture.

L'aspect est plus mate et un peu plus atténué.

 

Tempera sur platre
Tempera sur plâtre.

 


Je cite ici deux bouts de textes qui illustrent bien mon propos :

"Pour le commun des mortels, une couleur n’est rien de plus qu’une couleur.
Nous autres, peintres, savons bien que chacune est détentrice d’un langage codé, qu’elle présente une individualité à part.
Se limiter à ne voir que l’apparence, c’est imaginer que toutes les nuances de nos toiles sont indissociables des trois couleurs mères :
le bleu, le rouge et le jaune, or nous voyons bien que les combinaisons obtenues à l’aide de deux couleurs mères ne pourront jamais rivaliser avec les pigments naturellement colorés que la nature nous offre dans sa générosité".

L’enfant de Bruges - Gilbert Sinoué (Roman)

"Bien que très simple, c'est la technique picturale la plus puissante et la plus fiable.
Le jaune d’œuf est un médium simple et doux respectant la fraicheur des couleurs. Avec le temps, la peinture se durci et s'améliore.

Après l'évaporation de l'eau, très peu de liant subsiste dans la peinture terminée. Cette particularité produit un effet optique d'intensité et de profondeur".
Extrait du site internet "Egg tempera fine art"

Rédigé par Fabienne M

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