Zb- La peinture a tempera pour les nuls
J'ai trouvé un article très intéressant et plutôt juste sur la peinture a tempera dans le livre "Léonard de Vinci pour les nuls" en page 223 :
La peinture a de nombreux composants. L'agent colorant est le pigment, une particule solide qui détermine la couleur, l'opacité et la consistance de la peinture. Le pigment flotte dans un liant (huile, cire, sève, œuf ou eau). Les peintres utilisent toujours les mêmes pigments et ne modifient que le liant pour créer différents types de peintures, de la tempera à l'acrylique en passant par l'aquarelle.
La peinture a tempera
Si la peinture a tempera existait depuis l'Antiquité, à Pompéi, par exemple, les artistes de la Renaissance ont mis au point de nouvelles formes de tempera - peinture composée de pigments broyés et d'une substance soluble dans l'eau, comme le jaune d’œuf ou la caséine (protéine du lait). Les contemporains de Léonard, y compris son maître Andrea del Verrocchio, utilisaient essentiellement la tempera à l’œuf.
La tempera, que les artistes appliquaient par petites touches sur des panneaux en bois avec du gesso, une fine couche de plâtre mélangé à de la colle, a plusieurs atouts :
- Elle permet un grand éventail de couleurs, d'ombres et de lumières.
- Elle adhère bien à toutes les surfaces.
- Elle sèche relativement vite (plus vite que la peinture à l'huile, en tout cas) et devient insoluble, ce qui donne aux artistes la possibilité de peindre par-dessus sans retirer les couches précédentes.
- Elle s'éclaircit en séchant, si bien que les artistes peuvent l'utiliser pour des couleurs claires, et donne un fini mat (contrairement à la peinture à l'huile, qui brille).
- La tempera est durable et moins sujette à l'oxydation que l'huile, d'où l'aspect brillant de nombreuses peintures de la Renaissance de plus de cinq cents ans.
Le renouveau de la peinture a tempera
La peinture a tempera a été éclipsée par la peinture à l'huile au cours de la Haute Renaissance (l'huile était plus indiquée pour le genre d'effets que Léonard et ses contemporains souhaitaient obtenir). Certains artistes, comme le mexicain Diego Rivera, l'ont de nouveau utilisée au début du XXe siècle, mais c'est surtout entre 1930 et 1950 que la tempera a connu un véritable renouveau. N. C. Wyeth, son fils Andrew Wyeth, Thomas Hart Benton, Paul Cadmus et Jackson Pollock sont autant d'artistes qui ont expérimenté la tempera (sur toile, cette fois, et non sur des retables !) en s'inspirant des peintres du Moyen Age et de la Renaissance.
N.C. Wyeth : the indian in his solitude